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Depuis plus de 20 ans, mon travail clinique et de recherche est orienté vers l’accompagnement de l’entourage familial et professionnel des personnes atteintes de troubles psychiatriques.

La psychiatrie contemporaine est majoritairement ambulatoire, de ce fait le domicile du patient est aussi le domicile d’une famille. Ceci nécessite que l’ensemble des personnes concernées par cette situation de vie soient prises en considération, dans le respect le leur âge et de leur place.

Dès 2003, j’ai mené pour l’Unafam une recherche-action portant sur 600 frères et sœurs de personnes souffrant de troubles psychiques. Les premiers groupes fratries ont démarré à ce moment-là. En 2016, en intégrant le point de vue des frères et sœurs atteints de schizophrénie, j’ai soutenu une thèse de doctorat sur la question de la coexistence sous le toit familial, sous la direction du Professeur Régine Scelles,

En 2018, j’ai conçu le dispositif Les Funambules qui vise, dans une démarche préventive, à accompagner les enfants, adolescents et jeunes adultes qui grandissent auprès d’un proche en souffrance psychique. Ce dispositif est maintenant développé par l’Œuvre Falret.

La première projection en Belgique du film « La forêt de mon père » de Vero Cratzborn a généré de très belles rencontres et la découverte que d’autres, ailleurs, travaillait sur ces sujets : Le Biceps à Genève, Etincelle asbl en Wallonie. Cette dynamique collective a pris, depuis peu, la forme d’une Communauté de Pratiques Professionnelles et Expérientielles que je coordonne dans le cadre de mes missions à l’Unafam. Ce Réseau Etincelle réunit des personnes concernées, des professionnels et des chercheurs pour développer une réflexion et mutualiser des projets sur la thématiques jeunes Proches et Parentalité en Psychiatrie.

Je me réjouis qu’émerge une préoccupation collective sur le thème de la jeunesse aidante et de ce regard positif porté sur les jeunes. La reconnaissance de l’aide familiale a bien sûr tout son sens d’un point de vue sociologique, car c’est un fait social, tout comme est un fait social que des jeunes, voire des jeunes mineurs, apportent une aide considérable. Cependant, sur un plan psychologique, et sur la base de mon expérience, je pense avant tout en terme de personne avec ses propres besoins, ses propres fragilités, ses propres ressources. Pour moi, le mot « aidant » n’est pas un nom qui définit une personne, il est un qualificatif qui est relatif. Je préfère donc le terme « jeune proche » qui définit une réalité sociale et ne désigne pas un enfant par une fonction. Je considère que tous les jeunes proches doivent être pris en considération au-delà du fait qu’ils aident ou qu’ils ne le puissent pas, qu’ils aident et que ça ne se voit pas.